Paske !

Archives de Mai, 2020

Flashmob’

En français dans le texte : mobilisation éclair.
Et selon une tendance actuelle, l’organisation improvisée d’une activité de groupe coordonnée, autour d’une musique ou d’une danse.

Perso, les tendances actuelles, j’en ai un peu rien à battre. Pour préférer une autre dynamique plus intérieure et moins démonstrative, puiske c’est une des dernières libertés qui nous restent.

L’accès à des souvenirs ponctuels, en liaison avec des lieux très précis.
Quand mon esprit s’échappe et s’envole d’un coup, très loin dans l’espace et dans le temps.

Quand cela survient à plusieurs moments de la journée, d’un seul coup et sans prévenir.
Et sans qu’il me soit possible de savoir la raison de chacun de ces voyages…
Pkoi ici plutôt que là ?
Keske j’étais en train de faire à ce moment-là, qui m’a fait décrocher, pour m’entraîner dans un voyage aller-retour de quelques secondes ?

Au début, quand ça arrivait, j’essayais toujours de chercher le rapport entre ce que j’étais en train de faire et l’endroit où mon esprit m’avait propulsé sans me demander mon avis.

Mais… Nan, rien, kedal. Mais ce que je sais, c’est que c’est toujours là où j’ai vécu quelque chose d’agréable.
Alors j’ai fini par arrêter d’en chercher l’origine, pour ne penser qu’à ces petites bulles d’oxygène bienfaisantes.

En rêvant qu’il soit possible de les enfiler, comme les perles d’un collier. Pour m’en faire un porte-bonheur, histoire de conjurer ce mauvais sort qui m’interdit d’être heureux comme j’aimerais l’être.

Ce serait un juste retour des choses, qui pourrait équilibrer la balance, entre tout le mal et le bien que l’on peut se faire.
Et je l’espère, aller vers une paix intérieure autant qu’extérieure.
Quand on devient davantage capable de se soulager de ses maux, plutôt que d’obliger l’Autre à les supporter. Ou pire encore, en lui en faisant porter la responsabilité !

Quoi de mieux dans ces conditions, que de chercher à le protéger, en le soulageant d’un poids qu’il n’a pas mérité de porter.
Quoi de mieux, que de se mettre en quarantaine, en se disant que ce mal dont on souffre est sûrement contagieux.

Surtout quand on connaît les ravages qu’il fait à l’intérieur. Quand il sait se faire oublier, pour mieux revenir en force. Quand on en arrive à s’en croire guéri, mais que c’est justement le moment qu’il choisit pour reprendre le contrôle et nous imposer sa loi.

Quand le seul traitement qui existe est devenu inaccessible et qu’il faut trouver en nous un palliatif qui soit assez puissant.
Quand une des perversités de cette maladie consiste à nous faire croire qu’on est assez fort pour s’en débarrasser tout seul…
Et qu’après avoir fait le vide autour de soi, pour se retrouver seul avec elle dans l’arène, on se prend une raclée maison !

C’est alors qu’on est au plus mal, qu’on devrait les accueillir avec joie et les bénir, tous ces instants de répit, ces petites bulles de bonheur fugace. S’y accrocher comme à une bouée en pleine mer, pour s’aider à surnager et s’empêcher de couler.

Et même si le rivage est encore tellement loin, qu’on n’arrive même pas à l’apercevoir.
Et même si ce satané virus, de peur de perdre de son influence, essaie de nous faire croire que ces bouées ne nous mèneront nulle part, sauf à nous faire agoniser encore plus longtemps, seul et loin de tout…
Pkoi ne pas tenter sa chance et parier sur son instinct de survie ?


Épervier… Sortez !

Après avoir commencé à apprendre à vivre confiné, avec plus ou moins de bonheur selon les personnes… Va falloir maintenant (ré)apprendre à vivre déconfiné.
Bref, un peu comme avant quoi !

Comme ce que beaucoup savaient faire à merveille, profitant de la moindre occasion de s’évader, pour sortir de leur pré carré, sans craindre de se confronter à ce qu’ils maîtrisaient moins bien : l’extérieur.

Ayant, ptêtre à tort, la conviction que leur vie devait aussi se dérouler ailleurs. Et que cet ailleurs était le seul capable de leur apprendre ce qu’ils ne savaient pas, de leur faire vivre tout ce qu’il leur aurait été impossible autrement.
Bref, de leur apporter tout ce qui leur aurait été inaccessible autrement.

Tandis que pour les autres, ça risque d’être un peu plus compliqué et déjà, de se voir déconfiné, bien avant de faire un réel premier pas…
Surtout si avant, tout ce qui n’appartenait pas à leur petit univers avait tendance à les affrayer. Si tout ce qui pouvait bouleverser leur petit train de vie quotidien, confortable et rassurant, avait de quoi les refroidir.

Pour finalement ne se sentir réellement bien que dans le petit monde qu’ils avaient su créer autour de leur personne. Quand tout est bien à sa place, ordonné et apaisant… Quand tout est à portée de main et que leur esprit est enfin libre de voyager comme il en a envie.

Quand par la seule force de la pensée, il est possible de se déguiser en tout ce qu’on veut. De s’imaginer tracer la route à moto, cheveux au vent et du rock dans les oreilles façon Easy Rider.
Ou bien de s’imaginer chevauchant une prairie sauvage sur un appaloosa couleur jais au coucher du soleil…
Pendant qu’on est en train d’éplucher soigneusement les légumes pour la soupe du soir !

J’imagine que pour ces gens, le confinement n’a pas posé trop trop de problèmes. Même si par certains côtés, il a pu être vécu comme une contrainte, en poussant leur tendance naturelle à l’enfermement juska l’extrême, genre on n’en demandait pas tant.

Alors après ça… Vous pensez bien ma bonne dame, que ça va être coton de se risquer à mettre le nez dehors, au delà des grilles protectrice du jardin !

Surtout si une sorte de syndrome de Stockholm est venu s’ajouter à celui de la cabane. Quand des liens se sont renforcés entre quatre murs, pour se serrer les coude, face à un monde jugé dangereux et susceptible de briser une belle entente solidaire.

Bref encore, j’en connais qui se préparent des nervous breakdown, comme dirait M. Audiard !


Éloge d’une solitude choisie

L’idée, ça serait de s’occuper d’abord de soi-même.
De savoir se rendre heureux soi-même, plutôt que de compter EXCLUSIVEMENT sur l’Autre pour cela.

Simplement réussir à se dire que, ce qu’ils peuvent apporter, ça n’est qu’un plus, une certaine valeur ajoutée.

Un plus qui peut être très divers, suivant les personnes et suivant les jours. Un plus qui peut avoir plusieurs dimensions et des fréquences variables.
Y a des petits plus, des gros plus, des plus qui sont envahissants et d’autre qui se font attendre !

L’avantage du truc, c’est quand ce plus, quel qu’il soit, n’est pas au rendez vous, quand il fait défaut…
On ne se retrouve pas avec ses yeux pour pleurer, on n’en devient pas malheureux pour autant.

L’autre avantage serait de ne pas faire peser sur les épaules de l’Autre, tout le poids d’une supposée responsabilité, quant à nous rendre heureux ou malheureux.

Alors qu’en cas de défection, il suffit de reprendre sa vitesse de croisière. On se remet seul à la barre et on se reprend en mains,  comme on n’avait jamais cessé de le faire.
Le voyage sera ptêtre plus rude, un peu moins agréable mais on y trouvera du plaisir malgré tout.

Celui qui vient d’une certaine disposition de l’esprit à apprécier des trucs, SANS la présence nécessaire de l’Autre. En lui reconnaissant certes un rôle d’amplification, mais pas celui de bouton ON/OFF !

Et ce plaisir qu’on y trouvera malgré tout, c’est juste paske c’est bon et qu’on ne s’est pas interdit d’en ressentir les bienfaits. En gardant tous ses sens bien éveillés et en leur donnant le pouvoir de créer du bien-être en nous.

Ok ça demande sûrement un peu d’entraînement, pour qui aurait trop donné de pouvoirs à l’Autre sur sa météo intérieure. Pour qui en serait arrivé à un état de dépendance affective, juske ne plus se reconnaître la force de le surmonter…

Sûrement, quand ça n’est pas inné ou quand cela s’est perdu en cours de route, qu’il faut apprendre à se faire confiance.
Ou réapprendre.
Confiance dans notre capacité individuelle à se rendre heureux.